jeudi 24 décembre 2015
ATN : les syndicats d’accord pour dépanner dix vols
Jean-Yves Saint-Marc précise que les syndicats ont poursuivi “seuls” la discussion pour aborder “ce que la direction appelle un conflit, terme que nous réfutons totalement”.
Selon Jean-Yves Saint-Marc, une majorité des pilotes refuse de faire preuve de bonne volonté à l’égard de la compagnie et du programme des vols. “Environ 80 % des pilotes déclarent que face à la mauvaise volonté de la direction de faire avancer les discussions annoncées comme légitimes selon le conseil d’administration de la compagnie, les pilotes refusent de faire preuve de bonne volonté en annulant leurs congés pour effectuer des vols pour lesquels ils n’ont pas été programmés.”
Ne pas pénaliser les passagers
Pourtant, Jean-Yves Saint-Marc assure que face à la réalité des faits, ces derniers ont décidé de prendre à contre-pied la position de la direction : “Une dizaine de vols programmés au cours des 15 jours à venir sont impactés par le manque d’un ou deux pilotes pour pouvoir les effectuer. La direction générale d’ATN veut faire porter la responsabilité de l’annulation de ces vols sur les syndicats et pour cela, elle les pousse à la grève. D’un commun accord, nous avons donc décidé de ne pas donner satisfaction à la direction en déclenchant un mouvement de grève, mais nous allons aller à l’inverse de ce que la direction souhaite, en réquisitionnant nous-mêmes les pilotes pendant les fêtes de fin d’année pour effectuer tous les vols afin qu’aucun passager ne soit lésé à cause de l’attitude de la direction générale. Les syndicats sont composés de gens responsables, nous respectons les passagers et nous ne voulons pas les prendre en otage à cause de l’attitude intransigeante de la direction qui veut nous pousser à la grève. Je suis prêt à rencontrer personnellement Michel Monvoisin (PDG d’ATN, NDLR) pour lui expliquer où est la vérité.”
Pour Jean-Yves Saint-Marc, il est faux de dire que les pilotes veulent de l’argent : “L’augmentation de salaire n’est pas prioritaire pour nous. Ce que nous souhaitons, c’est renforcer la sécurité des vols de nuit en mettant un troisième pilote dans les avions, comme le fait Air France sur son vol de nuit Papeete-Los Angeles. Si la direction n’arrive pas à mettre un troisième pilote pour atténuer la pénibilité de ces vols de nuit à deux, alors, et seulement alors, qu’on indemnise les pilotes.”
En tout état de cause, Jean-Yves Saint-Marc rappelle la consigne de non-dépannage des vols : “Cette consigne est fermement maintenue, mais pour ne pas prendre en otage les passagers, nous allons effectuer tous les vols pour montrer à la direction qu’avec un peu de bonne volonté, nous pouvons les assurer. Mais le maintien de la consigne n’est absolument pas incompatible avec le fait que nous décidions d’assurer ces vols.”
Pascal Martin