Chasse à l’homme aux Etats-Unis après l’une des pires tueries de ces dernières années

Des agents du FBI sont sur les lieux au Schemengees Bar où une fusillade de masse a eu lieu hier à Lewiston, dans le Maine, le 26 octobre 2023. - Une chasse à l'homme massive était en cours le 26 octobre pour retrouver un homme armé qui, selon un responsable local, a tué au moins 22 personnes et blessé des dizaines d'autres personnes ont participé à des fusillades de masse dans l'État américain du Maine, l'incident le plus meurtrier de cette année. (Photo de Joseph Prezioso / AFP)
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Les autorités américaines ont engagé jeudi une gigantesque traque dans le nord-est des Etats-Unis pour retrouver l’auteur d’une tuerie la veille ayant fait 18 morts, l’une des pires de ces dernières années dans le pays.

Les tirs ont eu lieu mercredi en début de soirée dans un bowling et un bar de Lewiston, deuxième plus grande ville du Maine, Etat à l’extrémité nord-est des Etats-Unis.

“Je suis profondément attristée de vous annoncer que 18 personnes ont perdu la vie et 13 ont été blessées dans les attaques la nuit dernière”, a déclaré Janet Mills, la gouverneure de l’Etat, affirmant: “c’est un jour noir pour le Maine”.

Le tireur présumé a été identifié comme Robert Card, 40 ans, et la police a diffusé sa photo.

Les plus de 36.000 habitants de Lewiston ont reçu pour instruction de rester confinés, face à la menace représentée par cet homme “armé et dangereux” et toujours en fuite, selon les autorités.

Robert Card est un réserviste de l’armée, où il est “spécialiste en approvisionnement de carburant”, a indiqué le Pentagone dans un communiqué à l’AFP.

Il serait en outre instructeur certifié en armes à feu, a rapporté CNN, citant des sources au sein des forces de l’ordre.

La police du comté d’Androscoggins a diffusé des photos montrant un homme, vêtu d’un haut marron et d’un pantalon bleu foncé, entrant dans un bowling armé d’un fusil de type semi-automatique qu’il avait épaulé.

“Tragique et insensé”

Des centaines de policiers ont été déployés dans la zone de recherche, et le chef de la police de Lewiston, David St. Pierre a décrit la stratégie comme étant “tout le monde sur le pont”.

Des témoins présents au bowling ont raconté à ABC comment des clients se sont cachés sous les tables et dans les machines au bout des pistes.

“J’étais couchée au-dessus de ma fille, ma mère était couchée au-dessus de moi”, a décrit Riley Dumont, expliquant comment son père, policier à la retraite, a renversé une table devant eux pour offrir un abri à des enfants.

Joe Biden a déploré un acte “tragique et insensé” et ordonné la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments fédéraux, “comme marque de respect envers les victimes”.

Il avait été informé dans la soirée des événements et s’était éclipsé d’un dîner d’Etat en l’honneur du Premier ministre australien pour joindre les responsables locaux et leur offrir tout le soutien fédéral nécessaire, selon la Maison Blanche.

“Une nouvelle fois, notre nation est en deuil”, a déploré le président américain, dans un communiqué, appelant également le Congrès à adopter “une interdiction des armes d’assaut”.

“Folie”

Les Etats-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès.

Le pays compte davantage d’armes individuelles que d’habitants: un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.

Hors suicides, plus de 15.000 personnes sont mortes dans des violences par armes à feu depuis le début de l’année dans le pays, et l’attaque de mercredi est la plus meurtrière enregistrée sur la période, selon l’association Gun Violence Archive (GVA).

L’auteur Stephen King, dont plusieurs des romans se déroulent dans le Maine, a dénoncé jeudi l’absence de réglementation autour des armes à feu.

“C’est une folie au nom de la liberté”, a-t-il clamé sur X (anciennement Twitter), précisant habiter “à moins de 80 km” de Lewiston.

Selon l’association Everytown, militant pour la limitation des armes individuelles, “le Maine compte très peu de lois fondamentales en matière de sécurité des armes à feu”.

Cet Etat recense toutefois un taux relativement faible de violence par arme à feu par rapport à la moyenne du pays, “en partie probablement car il est protégé par les fortes réglementations d’autres Etats dans la région”, affirme Everytown.

bur-rle/gl © Agence France-Presse