Sinistrés du quartier Heiri à Faa’a – Des familles toujours en attente de logements

Manoulia et Edmée font partie des personnes relogées temporairement au Fare amuira’a depuis l'incendie à Heiri le 20 janvier 2024. (Photo : SG/LDT)
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Le 20 janvier 2024, 18 familles, soit 53 personnes, se retrouvaient à la rue suite à l’incendie de logements insalubres dans le lotissement Vaitareia à Heiri dans la commune de Faa’a. Le ministère des Solidarités totalisait 11 logements sinistrés, causé par un accident domestique, et déclenchait une prise en charge des personnes nécessiteuses. Certaines ont été relogées par leur famille et 13 familles ont été accueillies au Fare amuira’a, une salle paroissiale entre Faa’a et Punaauia.

Emma Vanaa.

Il ne reste plus que quatre familles au Fare amuira’a, la majorité des familles ont été relogées par l’Agence immobilière sociale de Polynésie française (AISPF) ou par leurs propres moyens au sein de leur famille” indique Emma Vanaa, en charge de la Solidarité à la mairie de Faa’a. Elle précise que les familles restantes n’entrent pas dans le dispositif d’aide sociale et sont accompagnées par les services du Pays et de la commune pour trouver de la location privée. Ce qui semble peu évident selon le témoignage de Manoulia (ci-dessous). Toutefois, “d’ici le 15 mars, tout le monde aura été relogé” assure Emma Vanaa. 

Pour l’adjointe au maire, ce qui est arrivé est “un mal pour un bien” car il n’y a pas eu de blessés et les familles sont, ou seront, relogées dans de meilleures conditions et avec de “vrais contrats de location”. 

Manoulia, une sinistrée relogée temporairement au Fare amuira’a

“Nous sommes encore plusieurs familles ici. Depuis plus de 20 jours, nous n’avons plus de nouvelles. Nous sommes un peu anxieux. Nous savons que c’est compliqué de trouver des logements mais on nous a promis monts et merveilles et plus personne ne vient nous voir. 

De notre côté, nous cherchons aussi mais les loyers sont chers. Et les agences demandent des frais. Les logements où nous étions avant on payait 50 à 60 000 F donc ce n’est pas évident de trouver des logements à ce prix-là. 

La vie ici, au foyer, n’est pas facile, on manque d’intimité. Mais, nous avons trouvé une organisation, nous préparons les repas en commun. La meilleure solution est de faire les choses dans une bonne entente. Ce n’était pas évident au début.”

Les familles ont tout perdu dans l’incendie le 20 janvier. Les dons sont toujours les bienvenus au foyer paroissial entre Faa’a et Punaauia (à 10 mètres à gauche, en venant de Papeete, côté montagne, après l’hôtel InterContinental Tahiti) : denrées alimentaires notamment de la viande, matelas, linge…

Qu’est-ce que l’Agence immobilière sociale de Polynésie ? 

L’association, active depuis 2009, intervient en complément des actions de l’Office Polynésien de l’Habitat (OPH). Elle loue des logements auprès de propriétaires privés et les met à la disposition de familles modestes connues des services sociaux et répondant aux critères d’éligibilité, moyennant une participation financière de leur part. Celle-ci peut correspondre à 1/3 du loyer ou à 1/3 des revenus du ménage. Le complément est pris en charge par l’association. L’objectif vise à ce que dans un délai maximum de 2 ans, les familles parviennent à atteindre leur autonomie.