Guyane: des associations somment l’Etat d’accentuer la lutte contre l’orpaillage illégal

Cette photographie prise le 10 juin 2019 montre un site d'exploitation aurifère après la fin de son exploitation à la périphérie du village de Cacao, à 60 km de Cayenne en Guyane française. Au milieu de la forêt amazonienne, au nord de la Guyane française, l'armée mène une guerre pour freiner les trafiquants d'or qui détruisent la forêt amazonienne de Guyane. (Photo de Jody Amiet / AFP)
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Six associations de défense de l’environnement pointant la “carence fautive” de l’Etat dans la lutte contre l’orpaillage illégal l’ont sommé de renforcer ses moyens et de prendre en charge les préjudices de la population, a-t-on appris mardi auprès de ces organisations.

Les associations Wild Legal, Maiouri Nature Guyane, Jeunesse Autochtone de Guyane, Solidarité Guyane, la Coordination des organisations des peuples autochtones de Guyane et l’Association des victimes du mercure – Haut-Maroni ont adressé lundi une demande préalable à la préfecture de Guyane pour réclamer un renforcement des moyens afin de réduire l’impact de l’orpaillage illégal sur l’environnement et les habitants.

L’Etat dispose de deux mois pour donner suite à cette demande préalable. Après cette date, les associations iront devant la justice administrative.

Les associations requérantes souhaitent la mise en place d’un fonds d’indemnisation des victimes du mercure, produit toxique utilisé par les orpailleurs illégaux pour l’extraction de l’or.

Cela a été mis en place pour les victimes de l’amiante ou des pesticides”, précise à l’AFP Marine Calmet, présidente et juriste de Wild Legal ainsi qu’administratrice et juriste de Maiouri Nature Guyane. Elle espère que ces exemples feront jurisprudence.

Pour les habitants du Haut-Maroni, le préjudice subi est “sanitaire, poursuit-elle, leurs conditions de vie sont dégradées par la présence d’orpailleurs illégaux”. Elle estime qu’ils subissent aussi un préjudice moral. “Ils vivent dans la peur, ils savent qu’ils sont intoxiqués par les poissons qu’ils mangent”, ajoute Marine Calmet, qui a ajouté la reconnaissance d’un “préjudice d’anxiété” à la demande préalable.

Les associations ont joint plusieurs données au document. Elles rappellent que 114 sites actifs d’orpaillage illégal ont été recensés par le Parc amazonien de Guyane en janvier 2023, lors d’un recensement effectué sur son territoire.

fro/etr/bfa/dch © Agence France-Presse