Mahina : 10 jeunes stagiaires initiés à des formations pratiques professionnelles

Huit stagiaires issus des quartiers prioritaires de Mahina et deux autres originaires de Bora Bora, suivent dans les locaux de l’ancienne école Atamatahiapo à Mahina, des formations pratiques professionnalisantes. (Photo : LC/LDT)
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Depuis le 20 novembre dernier, 8 stagiaires issus des quartiers prioritaires de Mahina et deux autres originaires de Bora Bora, suivent dans les locaux de l’ancienne école Atamatahiapo à Mahina, des formations pratiques professionnalisantes.

Âgés entre 19 ans et 48 ans, les apprentis assistent à des ateliers pratiques la matinée et enchaînent, l’après-midi, avec la visite de différentes entreprises de recyclage, de mécanique qui ont des services de réparation ou encore des entreprises qui entretiennent des machines. “L’objectif est de leur montrer des possibilités et, à terme, de pouvoir les orienter vers des organismes de formations certifiés ou en entreprise“, précise Moea Pereyre, en charge des actions du collectif Tātā’i, qui est à l’initiative de ce dispositif. 

Le collectif Tātā’i n’est pas “un organisme de formation” mais agit comme “une structure d’insertion sociale“, grâce à son étroite collaboration avec la mairie de Mahina, le contrat de ville et la Direction des solidarités, de la famille et de l’égalité (DFSE), qui a rendu ce projet possible. “Nous souhaitons créer un nouveau type d’emploi pour développer l’économie circulaire, donc des emplois liés aux activités de réparation, de revalorisation et de recyclage. Les stagiaires présents ont réparé trois micro-ondes. L’objectif n’est pas de les vendre pour le moment, mais de voir comment redistribuer tout ce qu’ils ont réparés à la fin de cette formation. Ils pourront ainsi repartir avec un petit quelque chose qu’ils ont restauré avec leur mains“, explique Moea Pereyre. 

Faire le lien entre le social et le monde du travail

Jean-Luc Boulay

Ce mardi 5 décembre, la leçon du jour était axée sur l’électrotechnique, particulièrement sur le fonctionnement d’un moteur électrique. “Ce matin, j’ai débuté l’apprentissage en leur montrant comment fonctionne un moteur électrique alimenté par le courant et aussi comment fonctionne l’électricité sur une voiture. Ensuite, en fin de matinée, je vais leur montrer comment se servir d’un fer à souder pour intervenir sur des cartes électroniques et des composants“, indique Jean-Luc Boulay, l’instructeur du jour. À l’aide de leur kit d’outils, les stagiaires ont pu ainsi développer davantage leur compétences techniques et pratiques.

(Photos : LC/LDT)

L’après-midi, place aux visites d’entreprises. Pour cette journée, les 10 stagiaires se sont rendus dans les locaux de l’entreprises Tesa, spécialiste de l’électroménager situé à Tipaerui. “Pendant deux heures, nous allons visiter leur espace magasin mais aussi leur espace dédié à leur service après-vente. Ceci leur permet d’avoir un large aperçu des métiers possibles quand on travaille dans le domaine de l’électrotechnique“, souligne Moea Pereyre.

Ce dispositif de réinsertion professionnelle n’est pas le premier engagé par l’association. “Il y a deux ans, nous avons travaillé avec les personnes issus des quartiers prioritaires de Arue et aussi ceux de la commune de Punaauia“, précise Moea Pereyre. La formation se termine le 16 décembre prochain, à l’occasion du Tata’i solidaire de l’association, qui consiste à offrir aux plus démunis des objets réparés. Ainsi, ce sont les 10 stagiaires qui seront à pied d’oeuvre pour restaurer les jouets en binôme avec les réparateurs du collectif, avant de les distribués aux enfants des quartiers prioritaires de Mahina.

La parole à…

  • Benjamin Teururai, 19 ans, originaire de Bora Bora

Aujourd’hui, nous apprenons à souder et à dessouder. C’est la première fois que je pratique cette activité et j’aime beaucoup. J’apprends beaucoup de choses qui m’aideront plus tard à être autonome. Par exemple, depuis le début de la formation, j’ai appris à démonter une télévision et à trier ce qui la compose. Je trouve très intéressant de discuter avec les entreprises et de les visiter, comparé à Bora Bora, où il n’y pas beaucoup de possibilités. J’ai suivi des études en menuiserie donc, j’espère trouver un métier en rapport avec ce domaine.

  • Moeava Teauna, 48 ans, originaire de Mahina

C’est très intéressant ! Je m’entends bien avec mes camarades, malgré que je sois la seule fille du groupe ! Je rencontre de nouvelles personnes et j’apprends beaucoup de choses. Quelquefois, ce n’est pas facile, mais je préfère venir ici que de rester à la maison et ne rien faire. Cette formation me plaît beaucoup, notamment l’électricité, la soudure, le démantèlement et le montage. Je ne suis pas très cuisine ou couture. Après la formation, je veux travailler dans la menuiserie et dans la réparation car j’aime bien tout ce qui est en rapport avec le bricolage, l’électricité et le travail manuel.

“Une seconde vie pour un jouet, un sourire pour un enfant”

(Photo : Tātā’i)

Le collectif Tata’i encourage fortement la population à déposer des jouets ou des appareils électroménagers jusqu’au 16 décembre, à l’ancienne école Amatahiapo, située à Mahina en empruntant la route qui mène à la Pointe vénus.

Livres, vélos, trottinettes, jeux de société, puzzles, jeux de constructions, poupées, jeux électroniques… tous les jouets sont les bienvenus, excepté les jouets publicitaires et ceux en plastique qui cassent facilement ni les peluches en mauvais état que l’on a du mal à nettoyer” précise Moea Pereyre.

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