Fort de Taravao : le chantier de dépollution se précise

Pour l'heure, les bâtiments concernés sont bâchés. Ils seront ensuite placés en confinement dépressurisé (Photos : ACL/LDT).
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Il y a quelques semaines, nous vous annoncions le lancement imminent des premiers travaux préalables au projet de reconversion du fort de Taravao, à savoir : le désamiantage.

Démarrage prévisionnel autour du 9 octobre

En marge d’une visite informelle de la nouvelle administratrice des Îles du Vent, Anna Nguyen, jeudi 21 septembre 2023, le maître d’œuvre a apporté quelques précisions. “Actuellement, on est en phase d’installation du chantier. L’entreprise a déposé son plan de retrait des matériaux amiantés à la médecine du travail et à la CPS. Une fois que c’est validé, l’entreprise pourra commencer”, nous a indiqué Cédric Pujol, ingénieur en bâtiment et travaux publics missionné par la commune de Taiarapu-Est pour le suivi des travaux.

Les délais prévisionnels tablent sur un démarrage autour du 9 octobre pour une durée de 4 à 5 mois concernant la dépollution de cinq bâtiments (anciens logements, sanitaires et bureaux), dont quatre sont voués à être démolis par la suite. Cette première tranche est chiffrée à 86 millions de francs. Une seconde tranche, qui concernera par la suite des bâtiments à étages, est estimée à 500 millions de francs. Une première étape pour laquelle la municipalité a reçu le soutien financier de l’État.

Plusieurs niveaux de sécurité

Si ces travaux sont coûteux, c’est parce qu’ils répondent à des normes précises. “Les bâtiments vont être mis en confinement : on vient réaliser une sorte de sarcophage étanche à l’aide de polyane. L’intérieur est mis sous dépression, c’est-à-dire qu’on aspire tous les matériaux émis afin de préserver les personnes à l’extérieur et les opérateurs à l’intérieur. Ils sont eux-mêmes protégés par des combinaisons et équipés de respirateurs, et ne peuvent pas travailler plus de deux heures d’affilé, trois fois par jour. En termes de suivi, on a des mesures environnementales : à l’extérieur des confinements, il y a des mesures qui sont réalisées à intervalles réguliers pour vérifier qu’il n’y a pas de fuites. En termes de sécurité, si jamais il y a une coupure de courant, il y a un groupe électrogène de secours. Tout est fait pour que les poussières émises restent à l’intérieur des confinements”, explique le maître d’œuvre. Les extracteurs maintiendront la zone dépressurisée 24h/24, mais il nous a été indiqué que les nuisances sonores seraient “très limitées”.

Situé à l’orée du centre-ville de Taravao, face au groupe scolaire du Sacré Cœur, ce chantier de désamiantage suscite toutefois des inquiétudes dans le voisinage. Interrogé sur le sujet, le tavana s’est montré rassurant.

À noter que des travaux similaires ont été lancés à l’ancien centre d’instruction nautique de Tautira. Ils devraient s’achever à la fin de l’année.

Anthony Jamet, maire de Taiarapu-Est :

“Les règles seront respectées”

Est-ce que cette visite a été l’occasion d’appuyer la sécurisation du chantier ?

“On attaque la phase de dépollution. On fait en sorte de suivre au plus près la réalisation de ces travaux. À partir du moment où le chantier va commencer, une protection de l’environnement sera assurée et le site sera complètement fermé au public”.

Quel message souhaitez-vous adresser aux parents d’élèves qui s’inquiètent ?

“Les règles seront respectées. Les deux entreprises sollicitées par l’intermédiaire des marchés que nous avons lancés devront suivre à la lettre tout ce qui est sollicité dans le cahier des charges des travaux. On comprend très bien les inquiétudes des parents. Ce n’est pas la première fois que ces entreprises ont ce genre de travaux à exécuter. Toute la filière est maitrisée entre les travaux de démolition et l’acheminent des déchets en vue de leur traitement”.  

Cette étape marque enfin le début du renouveau pour ce site, avec quelles perspectives ?

“C’est un chantier qui nous tient à cœur avec le départ de l’armée et tous les effets induits dans la participation à l’économie locale. Il s’agit pour nous de reconvertir ce site pour y aménager un pôle multifonctions dans un volet économique et dans le respect culturel de l’identité polynésienne. Des espaces seront conservés, notamment les murs du fort, qui est chargé d’histoire. Il est nécessaire d’y porter une attention toute particulière. La partie historique étant classée, nous avons fait appel à des experts pour nous accompagner dans la préservation et dans la définition des orientations”.