Patricia Teriiteraahaumea : “aider les jeunes à prendre leur envol”

Oeuvrer pour la jeunesse, Patricia l’a fait pendant plus d’une quarantaine d’années. Depuis 2021, elle est la cinquième présidente de l'Union Polynésienne pour la Jeunesse (UPJ). (Photo : Lana CHAINE/LDT)
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Retraitée de l’Éducation et “mamie“, Patricia Teriiteraahaumea est la présidente de l’Union Polynésienne pour la Jeunesse (UPJ) depuis sa titularisation en 2021. Avec courage et détermination, elle oeuvre auprès de la jeunesse depuis près de quarante ans. Rencontre avec une femme inspirante.

Pour rencontrer Patricia Teriiteraahaumea, il faut se rendre au stade de la Punaruu, dans les locaux de l’Union Polynésienne pour la Jeunesse (UPJ), à Punaauia. C’est là que Patricia travaille, assiste et fédère l’équipe UPJ depuis 2021. Après Noëlline Parker, Patricia est la cinquième dirigeante de la fédération. “Ce qui me motive, c’est d’apporter mon aide aux jeunes du fenua. Je ne leur donnerai pas toute ma jeunesse de retraitée, mais j’ai ma part du contrat à accomplir“, précise la présidente.

Au sein de l’UPJ, Patricia exerce ses fonctions en collaboration avec le bureau exécutif qui coordonne les idées d’actions de la fédération. Ensemble, ils discutent de projets de proximité pour favoriser l’insertion socio-professionnelle des jeunes.

Patricia est satisfaite du travail accompli depuis sa titularisation. “Nous avons levé beaucoup d’obstacles qui ont façonné le travail de l’UPJ. L’enjeu est de durer dans le temps pour pouvoir continuer à oeuvrer pendant plusieurs années encore“, précise-t-elle. À ce jour, l’ensemble de l’équipe travaille avec faaterehau Nahema Temarii sur des projets à courts, moyens et longs termes, en vue “d’aider les jeunes à prendre leur envol“.

Oeuvrer pour la jeunesse, Patricia l’a fait pendant plus d’une quarantaine d’années. Avant l’aventure  UPJ, elle était directrice de l’école 2+2=4 située à Punaauia. Une fonction qu’elle a exercé avec conviction pendant dix-huit années. “L’éducation est quelque chose que mes parents ont rêvé. C’est une porte qui offre de nombreuses possibilités. J’ai grandi dans l’éducation populaire avec mon père, donc c’est tout naturellement que j’ai poursuivi une carrière dans ce domaine“, confie-t-elle.

(Photos : UPJ)

Suivre les traces de mon père

À Raiatea, dans la commune de Fetuna, Patricia grandit dans un fare simple où l’ambiance familiale apportait joie et sérénité. Son père, Tarepa Teriiteraahaumea, est le porte-parole de la paroisse protestante du village.

C’est à ses côtés que Patricia, 16 ans, débute ses premières années au sein des centres de vacances de l’église. D’abord assistante puis animatrice de camps, Patricia remplace son père comme présidente de l’école du dimanche à 18 ans. En parallèle, elle s’engage auprès d’une association de son village en faveur de la cause féminine.

(Photo : Patricia Teriiteraahaumea)

Patricia est admirative de son père, “mon exemple de réussite” souligne-t-elle. En effet, Tarepa apprend à lire et à écrire à 30 ans grâce aux activités mises en place par l’église protestante de Fetuna. “Il n’y a pas d’âge pour apprendre, il suffit simplement d’avoir la volonté d’évoluer“, déclare-t-elle.

C’est pourquoi, Patricia garde espoir en la jeunesse d’aujourd’hui : “C’est un mensonge lorsque j’entends qu’un jeune est décrocheur, qu’à 16 ans c’est un bon à rien. Le parcours de mon papa m’a prouvé maintes fois qu’il n’est jamais trop tard pour réussir dans la vie“.

Enfin, le quotidien de Patricia est ensoleillé par les voix de ses mo’otua. “J’étais tellement occupée dans mon métier de direction d’école que dorénavant, j’essaye de consacrer plus de temps à mes enfants et mes petit-enfants“, avoue-t-elle. L’ancienne directrice d’école s’adonne également à la lecture. Spiritualité, culture, histoire, peu importe, c’est l’art de se comprendre soi-même et par extension, l’être humain, qui prévaut.

Patricia aime aussi se retrouver “proche de la nature” en effectuant des randonnées. “Ces activités me permettent d’extérioriser ce qui se passe à l’intérieur“, justifie l’ancienne joueuse de handball. “Ce sont des moments de partage, de vraie discussion. Aujourd’hui, on se contente du téléphone et nous ne vivons plus dans la réalité du terrain. Nous vivons dans le virtuel alors qu’autour de nous rayonne le soleil“, conclut-elle.

Les confidences de Patricia

Une citation préférée ? 

Une citation de Martin Luther King : Nous avons besoin de leaders qui ne sont pas amoureux de l’argent, mais de la justice. Qui ne sont pas amoureux de la publicité, mais de l’humanité.

Ton plat préféré ?

Le poisson cru au lait de coco que je fais moi-même. La touche spéciale que je rajoute c’est un petit peu de gingembre.” 

Une cause qui te tient à cœur ?

D’abord la famille parce que c’est l’union des êtres. Ce n’est pas forcément la famille comme on a l’habitude d’entendre. Nous pouvons être amis et composer une famille. C’est réellement l’émotion familiale, se retrouver ensemble. Puis la cause animale.

Un message pour les jeunes ?

Aimer son fenua, c’est aimer sa famille, aimer sa terre et s’aimer soi-même.

“La force de l’UPJ est de fédérer
les associations des quartiers”

L’Union Polynésienne pour la Jeunesse a été fondée en 1978. C’est la première fédération pour la jeunesse du fenua créée “par nécessité d’encadrer les jeunes“. À ce jour, elle regroupe près d’une cinquantaine d’associations membres. Le comité exécutif de l’UPJ travaille pour mettre en place des activités de proximité pour accompagner la jeunesse vers l’âge adulte. Chaque année, elle met en place des rencontres récréatives pour les jeunes telles que l’Inter-CVL ou le Taure’a Mouv’. Ces évènements sont inscrits sur le calendrier des évènements du Pays.