Quelques heures seulement après son arrivée en Polynésie française, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, s’est rendu à la Presqu’île de Tahiti, où il a été reçu vers 12h30 à la mairie de Vairao, à Taiarapu-Ouest.
“Co-construire l’événement du siècle”
Il était accompagné de Philippe Vigier, ministre délégué en charge des Outre-mer, et d’Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports. ‘Orero, prière, ‘ori Tahiti et cadeaux artisanaux étaient au programme pour un accueil culturel, comme souligné par le maire, qui a invité la délégation à “ressentir le mana de la terre de nos ancêtres” dans le contexte des préparatifs des Jeux Olympiques 2024.
“Cet évènement unique est venu bouleverser nos habitudes et apporter un souffle économique”, a souligné Tetuanui Hamblin, confirmant que la fourniture en eau potable sera bientôt opérationnelle à Teahupo’o, la commune étant prête à “co-construire l’événement du siècle”. L’élu en a profité pour annoncer sa visite en métropole, en septembre prochain.
“Votre accueil nous touche profondément”, a répondu Gérald Darmanin, qui a indiqué être conscient que l’événement serait “un moment magnifique pour la Polynésie”, malgré “quelques difficultés pour la population”. Le discours du ministre se voulait rassurant : “Nous aiderons financièrement et civilement pour que toutes les empreintes écologiques soient respectées dans votre belle commune et sur votre île”.
Ifremer : poste de commandement du dispositif de sécurité
La délégation a ensuite été reçue à l’Ifremer de Vairao. Le directeur, Philippe Moal, a présenté les missions du centre de recherche du Pacifique. Le sujet des JO est rapidement revenu sur la table, puisque qu’une partie des locaux de l’institut servira de camp de base pour le dispositif de sécurité.
Actuellement en phase de test dans le cadre de la Shiseido Tahiti Pro, le poste de commandement combine les moyens de la gendarmerie nationale et des forces armées de la Polynésie française pour assurer la sécurité des trois fan-zones et du site de compétition, tant d’un point de vue terrestre que maritime et aérien. Un dispositif qui sera déployé dès le 20 juillet 2024, comme l’a indiqué le haut-commissaire, Eric Spitz. Un centre de secours et d’incendie avancé sera également mis en œuvre au domaine Rose. Un point sur la gestion des risques sanitaires a également été effectué par le médecin-chef des urgences du centre hospitalier de Taaone (CHPF).
L’État augmente son budget pour financer la tour
La délégation est ensuite partie par la mer pour visiter plusieurs sites stratégiques dans le cadre de l’organisation des JO, pour finir par la compétition de surf en cours à Teahupo’o. La World Surf League a d’ailleurs offert un lycra de compétition au nom du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.
À la pointe Fare Mahora, le ministre délégué en charge des Outre-mer, Philippe Vigier, a annoncé que la tour des juges serait bien financée à parts égales entre l’État et le Pays. “Avec la ministre des Sports, on a décidé d’abonder très largement le financement de la tour des juges pour qu’elle soit totalement rénovée en aluminium, parfaitement moderne et corresponde à tous les besoins pour cette compétition exceptionnelle. On a démarré à 1,5 millions d’euros et on termine à 2,7 millions. L’État sera là avec un financement de 628.000 euros, décidé pas plus tard qu’hier”. Ce sont donc 74,9 millions de francs qui viennent s’ajouter aux 170 millions prévus, soit un total de 245 millions pour une tour à 527 millions.
Une bonne nouvelle pour le président du Pays, Moetai Brotherson, quant à ce “souci de financement qui n’était plus paritaire”.
La tournée ministérielle à Teahupo’o s’est achevée par la visite du pôle médical de la WSL, suivie d’une présentation des infrastructures en chantier ou prévues par le directeur de l’IJSPF, Ariitea Bernadino, et la représentante de Paris 2024, Barbara Martins-Nio. L’occasion de refaire un point sur les dimensions de la tour des juges, qui sera de la “même hauteur”, “plus large de 1,50 mètres à gauche et à droite”, pour accueillir “une quarantaine de personnes”. Un visuel a également été dévoilé.
Dans le domaine de l’engagement, on en sait aussi un peu plus sur le relais de la flamme olympique du 13 juin 2024, qui comptera 124 relayeurs et passera par les deux côtes, de Teahupo’o vers Papeete.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer :
“600 policiers et gendarmes seront mobilisés”
“Avec la ministre en charge des Jeux Olympiques, on essaie d’organiser au mieux cette compétition partout sur le territoire national. Notre Pays sera particulièrement vu et observé, avec des menaces qui peuvent exister, climatiques ou de sécurité, avec des drones ou cyber. On a à cœur, y compris en Polynésie, que les moyens du ministère de l’Intérieur soient à la disposition du pays et des organisateurs. C’est pour ça qu’il y aura 600 policiers et gendarmes qui seront mobilisés pendant une grosse dizaine de jours, entre les entrainements et la compétition, l’été prochain. (…) C’est une organisation très importante et professionnelle qui nous a été montrée par l’ensemble des services, sous l’autorité du haut-commissaire, et je m’en félicite”.
Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports :
“Une minimisation de l’impact écologique de ces Jeux”
“Sur les infrastructures, il y a une mobilisation particulièrement forte de la part du président et de la ministre des Sports. On a vu la bonne avancée de ces travaux et les solutions qui ont pu être trouvées sur un mode partenarial entre les élus, Paris 2024 et l’État. (…) La volonté que nous avons aussi, c’est qu’il y ait une minimisation de l’impact écologique de ces Jeux, c’est un point qui est très important pour nous tous. (…) Je voudrais vous dire notre fierté immense de voir ces Jeux Olympiques s’organiser ici et vous remercier à nouveau pour cet engagement. C’est la plus belle vague au monde et le berceau du surf, et un endroit formidablement inspirant”.