samedi 27 septembre 2014
Nouvelle-Calédonie – Une délinquance, deux réalités
Un bien difficile exercice en somme, souvent critiqué. Les politiciens, quant à eux, s’en donnent à cœur joie. Hier, Roch Wamytan, grand chef de Saint-Louis et leader indépendantiste, stigmatisait “les intrusions permanentes des forces de l’ordre sans consultation ou autorisation des grands chefs.” Évoquant même une possible violation des “dispositions de la délibération relative au régime des réserves autochtones”.
Aujourd’hui, c’est au tour d’une partie des loyalistes (Union pour la Calédonie, Calédonie ensemble et le Front pour l’unité), réunis autour d’une plume commune, d’adresser une lettre au haut-commissaire Vincent Bouvier. “Nous constatons que la Nouvelle-Calédonie connaît une augmentation inquiétante de l’insécurité”.
Réalité chiffrée ou réalité de terrain ? La frontière est franchie par les non-indépendantistes qui poursuivent leurs affirmations en ces termes : “Pas un seul jour ne passe sans que des automobilistes ne soient pris pour cible et victimes de caillassages par des individus embusqués sur les bords de route, quand il ne s’agit pas de coups de feu.” Inquiétant. Mais faux. Sans banaliser les dizaines de jets de pierre et les cinq impacts de balle répertoriés sur les véhicules civils, des milliers de véhicules traversent quotidiennement la RP1 à hauteur de Saint-Louis, sans encombre. Le sentiment, ou plutôt la peur engendrée par ces faits divers, elle, se compte aussi en milliers d’individus. Voilà pour les fameux caillassages.
Atteintes aux biens
Quant aux cambriolages et vols de véhicule, là aussi, les deux réalités se chevauchent. Pour les loyalistes, l’insécurité “atteint son apogée à Saint-Louis, où nous assistons à une dégradation inquiétante de la situation qui n’est pas (ou plus) totalement sous contrôle de l’État.” Avant de rajouter : “Autre triste constat que celui qui fait de Saint-Louis un lieu de refuge pour un certain nombre de cambrioleurs”. Ou encore, “L’insécurité que génère Saint-Louis fait grandir une exaspération de la population et particulièrement des Mondoriens.”
Pourtant, la réalité des chiffres est formelle. En se basant sur les faits constatés durant les dix premiers mois de l’année 2014 et en les comparant à la même période en 2013, la procureure de la République Claire Lanet avance : “La délinquance est en baisse sur la commune du Mont-Dore, tant la délinquance générale que celle de voie publique. Les rubriques les plus en baisse sont celles concernant les atteintes aux biens et parmi celles-ci les vols.” Dans tous les cas, lorsqu’un fait est constaté et élucidé par les gendarmes, “une réponse pénale est apportée en fonction de la gravité des faits et du passé judiciaire de son auteur.”
LNC