Nucléaire – Bilan de la surveillance pour les années 2021-2022

Explosion nucléaire dans l’atoll de Moruroa, en Polynésie, en 1971. (Photo : AFP)
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Ce vendredi 10 novembre, au Haut-commissariat, avenue Pouvana’a a O’opa à Papeete, était présenté le bilan de la surveillance de la radioactivité pour les années 2021-2022, en Polynésie française. Parmi les points abordés, la synthèse des résultats du réseau de surveillance de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ainsi que les bilans de surveillance des anciens sites d’expérimentations sur le territoire.

Il est ainsi expliqué qu’en 2021-2022, l’IRSN a poursuivi la surveillance radiologique de plusieurs îles situées dans les cinq archipels de la Polynésie française en intégrant deux autres îles (Moorea et Rapa) et six atolls des Tuamotu de l’est (Pukarua, Reao, Vahitahi, Vairaatea, Nukutavake et Hikueru).

L’IRSN, pour la période indiqué, a procédé à des prélèvements sur les produits les plus fréquemment consommés par les consommateurs tels que boissons, fruits, légumes, viandes et les produits de la mer. Sur les Tuamotu Est, les prélèvements 2022 se sont, quant à eux concentrés sur l’eau de coco, les chair de coco ainsi que bénitiers et poissons de lagon.

Une exposition deux fois plus faible en Polynésie française qu’en métropole

Objectif de ces analyses : connaître les niveaux de radioactivité d’origine artificielle et leurs évolutions dans tous les milieux de l’environnement et dans les denrées alimentaires consommés ainsi que d’estimer une exposition radiologique de la population.

Les résultats obtenus montrent que les niveaux de radioactivité artificielle se situent dans la continuité de ceux obtenus les années précédentes. Aux Tuamotu de l’Est, il est constaté que la radioactivité artificielle a diminué. Il est présenté, par exemple, que le Colbalt 60 n’est plus décelable depuis une dizaine d’années dans les pahua (bénitiers) et que seul le Césium 137 reste décelable, notamment dans la chair de coco.

Concernant l’exposition des populations aux rayonnements ionisants, il est aujourd’hui, selon le bilan, à 99 % d’origine naturelle. On entend par là, le rayonnement cosmique, les radionucléides, d’origine naturelle, présents dans les sols et denrées alimentaires ainsi que le radon dans l’air. L’exposition, explique le rapport, serait d’ailleurs deux fois plus faible en Polynésie française qu’en France.

Situation radiologique et géomécanique des anciens sites d’expérimentation

La surveillance des anciens sites d’expérimentation nucléaires sur le territoire, action menée par le ministère des Armées, est établi annuellement et des prélèvements sont effectués fréquemment sur le milieu terrestre, le lagon et l’océan sur les sites de Moruroa et de Fangataufa.

En 2021, les résultats de la surveillance radiologique, soit 679 analyses en 86 points de prélèvements, sur les deux sites précédemment cités, révèlent, que les radionucléides, d’origine artificielle, sont à niveaux très faibles. Il est aussi indiqué une stabilité de la radioactivité des fonds lagonaires.

Concernant la surveillance géomécanique en 2022, soit l’étude des risques de glissements des fonds marins, les mesures effectuées ont permis d’établir que le risque au niveau zéro soit au risque normal. Il est indiqué que l’ensemble des mesures prises soient de niveau comparable ou inférieur aux valeurs de références de 1996, juste après le dernier essai.

Il n’y a eu, par conséquent, que peu d’évolution géomécanique à Moruroa. A Fangataufa, il a été constaté un ralentissement et une stabilisation des mouvements depuis la fin des essais, révèlent les analyses.