Les paquebots Crystal Serenity et Costa Deliziosa sont respectivement arrivés au port de Papeete mardi 20 février et ce mercredi 21 février. Avec des milliers de passagers et membres d’équipage qui débarquent, l’attente de retombées économiques importantes est grande du côté des prestataires, commerçants, artisans et restaurateurs. Interrogés pour tirer un bilan de ces deux arrivées, force est de constater que les avis sont mitigés et partagés.
Le Crystal Serenity a une capacité de 1010 passagers. Ce sont au total 490 touristes qui ont débarqué à Papeete hier en fin d’après-midi. Le Costa Deliziosa, peut accueillir 2840 touristes. Il est arrivée au fenua avec 2000 passagers à son bord. Il ne faut pas oublier, comme le souligne Bud Gilroy, président du Tahiti Cruise Club, les membres d’équipage. Plus de 500 pour le premier navire et plus de 1000 pour le second.
Malgré ce nombre conséquent de personnes qui viennent découvrir ou redécouvrir Papeete, Tahiti ou encore Moorea, l’enthousiasme n’est pas forcément présent chez les professionnels. Comme par exemple pour Nathalie, prestataire de service qui propose des tours de Tahiti et de Moorea, ou encore pour Nova, responsable d’une boutique de perles sur le front de mer.
Toutes deux s’accordent à dire que les chiffres de ce début d’année, malgré l’arrivée importante de touristes comme cette semaine, sont moins bons qu’auparavant. Nathalie, qui espérait voir plus de passagers débarquer avec les deux paquebots et qui espère voir de gros navires arriver, explique que “sur l’année 2023, on a vraiment bien marché. 2024 démarre moins bien que l’an passé.” Même son de cloche pour Nova.
Le nouveau terminal croisières très attendu par les artisans
“Ce n’est pas comme avant. L’an dernier, avec les bateaux, on chiffrait beaucoup. Depuis le début de l’année, on ressent partout que les touristes achètent moins. C’est le jour et la nuit sur la même période par rapport à l’an passé. On a fait moitié moins de chiffre d’affaires. Les gens visitent mais achètent moins”, précise la responsable de boutique.
Du côté des artisans, les résultats ne sont pas forcément au rendez-vous non plus, surtout depuis le début des travaux du nouveau terminal des paquebots et leur déménagement dans un site provisoire. “Dans la journée, parfois, on a zéro client avec cet emplacement. On a pas assez de visibilité. Les touristes pensent que c’est un hangar”, explique Huiata, artisane avec sa mère depuis son plus jeune âge.
La fin des travaux du terminal croisières est attendue avec impatience et Huiata espère rejoindre l’emplacement qui les attend au plus vite. “J’attends beaucoup du nouveau débarcadère où on sera installé. On sera davantage vus. On espère vite accéder au nouveau terminal. Ca fait presque quatre ans qu’on est là. Pendant deux ans, on a quasiment pas fait de chiffre d’affaires ici.”
Chez les restaurateurs, la tendance est différente. Ils reconnaissent volontiers les retombées économiques positives de l’arrivée de tels navires à Papeete. “L’arrivée des paquebots nous amène du monde, surtout l’après-midi après les excursions et avant que les touristes ou membres d’équipage ne remontent sur le bateau. Les gros paquebots génèrent beaucoup de chiffre. Le dimanche, quand tous les magasins sont fermés et que les bateaux arrivent, ça marche encore mieux pour nous”, précise Heiata, responsable dans un restaurant.
Ibrahim, touriste italien : “Dommage que les bateaux ne restent qu’une seule journée à Tahiti”
Ibrahim, est un touriste italien et vient de la ville de Brescia. Il s’agit de son troisième séjour en Polynésie française, à la différence de ses trois amis pour qui c’est la première visite. “Je reviens parce que c’est très beau, ça me plait beaucoup. La première fois que je suis venu, j’ai fait la croisière de l’Aranui jusqu’aux îles Marquises. Je suis venu cette année avec le Costa Deliziosa. C’est dommage que les bateaux ne restent qu’une seule journée à Tahiti, cela ne donne pas assez de temps pour découvrir l’île ou encore Moorea. Si tu veux aller à Moorea, tu perds déjà une à deux heures dans le bateau ou les transports. Je suis venu en 2020 avec un autre croisiériste, on était resté deux jours. On avait le temps. Là, c’est la course.”
