Après que les deux dernières éditions du festival se soient tenues sans touristes en raison de la fermeture de l’île provoquée par la pandémie de Covid-19, la Tapati 2023 qui vient de s’achever signifiait les retrouvailles entre les habitants de Rapa Nui et les visiteurs. Une belle occasion de célébrer la fin de l’isolement et de partager à nouveau les traditions de l’île avec le monde.
“Nos frontières aériennes avec Santiago n’ont été rouvertes qu’à compter du 4 août 2022, la 55e édition de la Tapati s’est tenue du 5 au 11 février, dans un format réduit puisque d’habitude, l’évènement dure plutôt une quinzaine de jours” explique à La Dépêche Elizabeth Arevalo Pakarati, native de l’île de parents Rapa Nui, conseillère régionale depuis 2017.
Il y a eu de très nombreuses activités, concours et animations : courses de bananes, concours de glissade sur pierre, de lancer de verveine citronnée ou de chasse à la murène pour les enfants, élection de la reine de Tapati Rapa Nui 2023, concours de chant pour adultes, défilé en costume typique de mahute, compétition Triathlon, compétition de courses de chevaux, concours de fabrication de couronnes de fleurs, concours de sculpture rongo rongo, etc.
“Nous avons d’abord eu trois vols hebdomadaires entre Santiago et Rapa Nui, puis nous sommes passés à cinq vols depuis le 1er février” poursuit Elizabeth Arevalo Pakarati. “Mais la ligne aérienne n’a pas encore été rétablie avec nos cousins de la Polynésie française.”
Toujours pas de vols Tahiti-Rapa Nui
Le Chili compte 16 régions avec chacune un gouvernement. Elizabeth représente Rapa Nui auprès du gouvernement de la cinquième région, celle de Valparaiso, à laquelle Rapa Nui est administrativement rattachée.
“Nous n’avons pas retrouvé le volume de touristes d’avant la crise Covid-19, et cela est aussi dû aux travaux de réfection de la piste d’atterrissage” précise l’élue. “Auparavant, c’était au moins un vol par jour avec Santiago, et deux vols quotidiens pour la Tapati”.
Selon Elizabeth Arevalo Pakarati, la crise de la Covid-19 a aussi permis aux Rapa Nui de comprendre à quel point l’île de Pâques est dépendante de l’activité touristique, “mais également dépendante de l’Etat chilien”.
Elle explique que la population “effrayée”, confinée sur son île, a “beaucoup souffert de l’isolement”.
La population de 7750 habitants aurait perdu quasiment 3000 individus lors de l’effondrement de l’activité touristique, mais la tendance s’inverse avec le retour des visiteurs.
L’île n’avait de toute façon pas d’autre choix. “Nous n’avions absolument pas la capacité d’affronter une épidémie massive” admet Elizabeth Arevalo Pakarati. “Désormais, il nous faut trouver la bonne direction. Celle qui nous permettra de préserver notre authenticité tout en cherchant d’autres moteurs de croissance que le tourisme”.
