Prison et retrait de l’autorité parentale pour le père de famille violent

Un père de famille qui explique qu’il tape afin de faire prendre la bonne direction à sa progéniture et parce qu’il est inquiet. "Il tape pour faire comprendre". Des méthodes éducatives qui l'envoient 18 mois en prison. Il se voit également retiré son autorité parentale. (Photo : SB/LDT)
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Coups de poings, coups de pieds, coups de tête… c’est un père de famille aux méthodes éducatives bien particulières que le tribunal correctionnel de Papeete jugeait ce lundi 15 janvier. Un père bourreau habitué à rosser pour éduquer trois de ses enfants adolescents. Des enfants “non maltraités”, selon le prévenu, qui a été condamné à 18 mois de prison ferme et qui s’est vu retiré son autorité parentale sur les trois jeunes victimes.

Il y a les méthodes éducatives Montessori, Freinet ou encore Steiner-Waldorf… puis, il y a les méthodes de ce père de famille originaire des Îles Sous-le-Vent. Des méthodes appliquées depuis de nombreuses années dans le “cocon” familial où poings, pieds et tête constituent le socle éducatif mais aussi conjugal puisque la concubine du prévenu subie également régulièrement les foudres de son tane.

Un déferlement de violence

Il faut un signalement du directeur de l’établissement scolaire, que fréquentent les deux jumeaux et leur sœur, pour que la justice se saisisse du dossier. Le 20 octobre 2023, un des jumeaux est absent du collège. Après avoir été informé de la situation, les gendarmes se rendent au domicile familiale. Sur place, un adolescent au visage marqué par les coups infligés par son paternel.

La veille de son absence, le jeune garçon est en charge d’allumer un feu. Sauf que pour faire prendre le brasier, il se sert d’une bouteille d’essence et que le feu commence à se propager rapidement. Une sottise d’adolescent que son père lui fait payer cher. Un déferlement de violence s’abat sur l’adolescent qui ne se rend pas au collège le lendemain en raison des marques laissés par les coups.

Les jumeaux révèlent avoir déjà pensé au suicide

Des violences qui se veulent fréquentent, entre deux à cinq fois par mois, et qui marquent physiquement mais aussi psychologiquement les enfants. Lors des auditions, les jumeaux révèlent avoir déjà pensé au suicide par pendaison afin d’en finir avec la violence infligée par leur père. La sœur et la mère sont également marquées. Chez chaque victime, un stress important est relevé.

Un père de famille qui explique qu’il tape afin de faire prendre la bonne direction à sa progéniture et parce qu’il est inquiet. “Il tape pour faire comprendre”. Sans doute tape t-il sa femme pour les mêmes raisons… une épouse sur laquelle il n’a pas hésité à casser une guitare simplement parce qu’elle avait cassé une corde dudit instrument mais qui demande tout de même, à la barre, à ce que sa plainte soit retirée ainsi que celle de son fils… une demande rejetée par la juge.

18 mois de prison ferme

Pour celui qui est décrit comme antisocial, qui ne fait pas preuve d’empathie et qui se préoccupe plus de lui que des autres, le procureur de la république, dans ses réquisitions, requiert deux ans d’emprisonnement dont un an ferme et l’interdiction pour l’homme d’entrer en contact avec les trois jeunes victimes. Des sollicitations non suivies par les magistrats qui condamnent plus lourdement l’homme à trente-six mois de prison, dont dix-huit mois ferme, et lui retirent son autorité parentale.