Ori Tahiti – Tauhere Sandford ouvre des cours pour les matahiapo 

Les mātuatua ont pris goût aux cours de Tauhere à Arue. (Photo : DR)
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“L’envie de donner des cours à des matahiapo est née l’année dernière lorsqu’une amie qui s’occupe des personnes âgées de Arue m’a proposé de venir donner des cours de danse. J’avais un planning chargé mais ma mamie étant de Arue, j’y suis allée. Et ça a été une superbe expérience !” raconte Tauhere Sandford, professeure de danse.

“J’ai continué l’activité à Arue, j’ai observé les élèves, j’ai adapté les cours et nous avons préparé un spectacle malgré leur réticence. Certaines n’avaient jamais dansé” poursuit-elle. Mais, ce qui a le plus enthousiasmé Tauhere, c’est le rayonnement des élèves, “toujours de bonne humeur, elles étaient des soleils !” dit-elle. 

A présent, outre ses cours donnés aux enfants et adultes, Tauhere ouvre donc des cours dédiés aux matahiapo dans sa nouvelle école, Ātoroira’i, à Tipaerui, en face du collège. Son vœu : emmener les femmes de 60 ans et plus au Heiva des écoles et les faire participer à des galas. “Peu importe l’âge, elles peuvent aller sur scène ! Certes, il y a déjà des femmes de tous âges dans les écoles mais là, elles seront entre elles, elles se sentent mieux” assure t-elle.

“La danse peut guérir”

Tauhere Sandford a ouvert deux écoles en peu de temps puisqu’elle a lancé son premier centre à Taravao en 2022 puis sa nouvelle salle à Tipaerui en 2023. Et, dans les deux cas, le succès a été quasi-immédiat. Danseuse depuis l’âge de 8 ans à l’école Arato’a, à Arue, elle a découvert sa vocation en assistant sa professeure de danse en 2016. Elle a failli tout abandonner après la naissance de son fils, se sentant affaiblie, mais son “chéri” l’a poussé à trouver une salle et à se lancer, à la Presqu’île et aujourd’hui à Papeete. Elle ne regrette pas son choix. “Le ori Tahiti est aussi un moyen de se retrouver en tant que femme. La danse peut guérir et permet de retrouver la confiance en soi” dit-elle. 

Tauhere ne manque pas de projets pour 2024 puisqu’elle prévoit des spectacles dans les hôtels de Papeete et de la côte Est avec sa troupe Ātoroira’i. Celle-ci a déjà participé à trois Hura Tapairu. Et le Heiva i Tahiti ? “Certainement en 2025…”

Page Facebook École de Ori Tahiti Ātoroira’i 

Avelina, 67 ans 

“On montre qu’on a de la valeur”

“J’avoue que, toute petite, j’aimais danser mais, malheureusement, mon papa voulait que je me consacre uniquement aux études. Je ne me suis jamais impliquée dans la danse et, c’est seulement maintenant, en tant que mātuatua à la retraite que, enfin, je vais pouvoir réaliser ce rêve que j’ai toujours eu depuis mon enfance !

Nous avons passé une soirée formidable pour présenter un spectacle. C’était vraiment magnifique. Et ce n’est pas parce que j’ai 67 ans, que je ne peux pas bouger mon derrière !

Avec les copines, nous avons envie de continuer, ça nous fait du bien ! Et puis, c’est notre culture, on apprend, on partage, on montre qu’on a de la valeur, qu’on existe…”

  • Les cours ouvrent prochainement les mardi et jeudi de 9 heures à 10 heures à l’école Ātoroira’i à Tipaerui.
  • 6 500 F/mois pour 2 heures de cours/semaine