Festival des savoir-faire du Pacifique – A la rencontre de Eraia, Hanalei et Siene

(Photos : LDT)
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Au Musée de Tahiti et des Îles, à Punaauia, débute ce mercredi 22 novembre, le 1er festival des savoir-faire du Pacifique, organisé par la vice-présidence et le Service de l’artisanat traditionnel. Sur quatre jours, professionnels ou badauds peuvent venir admirer et acheter les oeuvres des artisans du fenua, venus des différents archipels, mais aussi les oeuvres des cousins de Aotearoa (Nouvelle-Zélande), Hawaii et Wallis-et-Futuna.

Les promeneurs pourront rencontrer Eraia, Hanalei ou bien encore Siene.

Protéger l’art maori

Eraia arrive tout droit de Nouvelle-Zélande, plus précisément de Te Puia à Roturoa. Il occupe le poste de directeur général de l’Institut des arts et de l’artisanat maori, cela depuis sept ans. L’institut a été crée en 1693, par une loi votée au Parlement, le “New Zealand Māori Arts and Crafts Institute Act”, précise t-il.

Pour ce spécialiste en Haka, qui baigne dans sa culture et l’art maori depuis sa tendre enfance, ” c’est très important pour nous (il est, entre autres, accompagné de Stacy Gordine, directeur de l’Ecole nationale de la sculpture sur os de la Nouvelle-Zélande, Ndlr) d’être présents à Tahiti pour ce festival. Notre mission au quotidien est de promouvoir, protéger et perpétrer notre art traditionnel et l’artisanat maori.”

“Nous avons de bonnes relations avec les frères et sœurs polynésiens”

Eraia nous détaille l’organisation de l’institut qu’il dirige : “Nous représentons toutes les tribus d’Aotearoa. Nous avons des sculpteurs sur pierre, sur os, sur bois. Nous avons des experts qui viennent de tous les pays former les jeunes, uniquement Maoris. Ces derniers restent en formation chez nous durant deux ou trois ans et leur scolarité est entièrement prise en charge par le ministère du Tourisme.”

Pour le directeur général, pour qui c’est le premier séjour en Polynésie française, c’est “une belle opportunité d’être à Tahiti. Nous avons de bonnes relations avec les frères et sœurs polynésiens, c’est important pour nous de partager notre culture et de valoriser l’art polynésien en général. Nous espérons d’ailleurs accueillir ce genre de festival dans les prochaines années.”

Hanalei, lui, vient de Oahu à Hawaii. Il est vannier. Ses spécialités sont le tissage, le tressage de corde, les filets de pêche, les pièges à pêche. Pour le jeune homme, “se rassembler entre cousins du Pacifique et partager histoires et connaissances est très important.” Pour celui qui travaille au Bishop Museum, à Honolulu, “c’est ainsi que nous pouvons réellement inspirer la prochaine génération et entretenir le lien à travers le Pacifique.”

Le spécialiste en vannerie, art qu’il enseigne à Hawaii, explique qu’il n’en est pas à son premier voyage sur le territoire. Il a déjà pu rencontrer et partager avec des élèves et professeurs du Centre des métiers d’art du Pays, avec qui il entretient des programmes d’échanges. Il espère que ses “étudiants et la prochaine génération puissent voir comment les peuples du Pacifique se soutiennent et grandissent ensemble.”

Hanalei indique que sera organisé, au mois de juin 2024, un Festival d’art du Pacifique à Honolulu. L’évènement, qui prendra place durant dix jours, accueillera pas moins de 27 Pays du Pacifique. Réservez déjà vos places !

Enfin, les visiteurs du festival ne pourront pas rater Siene, spécialiste en tapa, tout droit arrivée de Wallis-et-Futuna. Celle qui est présidente du Conseil des femmes depuis quatre années, pratique son art depuis qu’elle est toute petite. Passion transmise par sa mère. En tapa, Sienne sait tout faire : porte-passeport, porte-chéquier et bien d’autres choses.

Pour tous ces acteurs culturels et artistiques, une chose est certaine, la transmission de tous ces savoir-faire est primordiale. Il en va de la sauvegarde des traditions et de l’histoire des îles du Pacifique. Il y a un devoir moral à entretenir le passé pour faire vivre le futur.

Inscriptions aux ateliers ici