Cour d’appel – Bora Bora : le présumé commanditaire de 35g d’ice relaxé en appel

L'homme avait été condamné en première instance à trois ans de prison. Il a finalement été relaxé. (Photo : SB/LDT)
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L’affaire remonte à 2022. L’homme présent devant la cour d’appel, ce jeudi 7 mars, est connu de la justice pour trafic de stupéfiants. Il conteste sa condamnation en première instance, en octobre 2023, pour avoir été désigné comme commanditaire d’un trafic de méthamphétamine entre la perle du Pacifique et Tahiti. Condamné à trois ans d’emprisonnement, il réfute tout lien avec l’affaire en question. Il a finalement été relaxé.

Nous somme en août 2022, à l’aéroport de Tahiti-Faa’a. Un homme en provenance de Bora Bora est contrôlé par les douaniers. Des tests urinaires sont réalisés et révèlent la présence de pakalolo. Emmené au centre hospitalier pour des examens plus poussés, l’individu passe une radio qui permet de révéler qu’il a ingéré des boudins. Après expulsion, il est constaté que l’homme transporte 35 grammes d’ice. Une enquête est alors diligentée.

Plusieurs personnes sont ensuite interrogées et incriminées. Et nombreuses sont les déclarations et confessions qui s’accordent à dire que le prévenu, présent à la barre présent ce 7 mars 2024 et originaire de Bora Bora , est le réel “patron” de l’opération alors même qu’il est déjà incarcéré. Des accusations que l’intéressé réfute en bloc depuis le début des investigations. “Je n’ai rien à voir sur cette affaire-là. Je n’ai rien à voir avec eux.”

Une décision “schizophrénique” en première instance

Selon le ministère public, il ne fait aucun doute que l’accusé, au regard de ses antécédents, est le commanditaire de cette expédition illicite depuis les Raromatai, malgré qu’il n’ait fait aucun aveu. La procureure générale estime même que la condamnation à trois d’emprisonnement, en première instance, est trop légère en sa qualité de commanditaire. Selon le parquet, six ans derrière les barreaux, ce serait le juste prix à payer.

Une réquisition que conteste immédiatement la défense, insistant sur le vide de preuve dans le dossier chargeant son client et qualifiant la décision du tribunal de première instance de “schizophrénique”. Une décision basée, selon l’avocat du prévenu, sur des déclarations approximatives. “On parle d’un commanditaire qui n’a jamais vu le produit ou touché l’argent de la revente”. La relaxe est demandée.

Après plusieurs minutes de délibération, la cour considère recevable l’argumentation du prévenu et de son conseil. Les magistrats le relaxent de toutes les charges retenues contre lui dans ce dossier. L’homme reste malgré tout en prison pour une peine précédente qu’il doit purger jusqu’en 2027.