Salon des Marquises – Vehine Matohi expose l’authenticité de Fatu Hiva

Vehine Matohi, 66 ans, est artisane à pleins temps depuis 2007. Elle expose le savoir-faire de son île Fatu Hiva au Salon des Marquises, jusqu'au 26 novembre. (Photo : LC/LDT)
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Au parc des expositions de Māma’o, 90 exposants originaires des Marquises sont réunis en un seul lieu pour partager la culture et l’identité de leur archipel à l’occasion du 54ème Salon des Marquises, jusqu’à ce dimanche 26 novembre. Sous le chapiteau de Fatu Hiva, nous avons rencontré Vehine Matohi, artisane polyvalente originaire de l’île. Du tapa, de la maroquinerie et des bijoux, le stand de Vehine est une véritable tanière d’Ali Baba.

Une véritable passionnée

Vehine débute l’apprentissage de l’artisanat très jeune, aux côtés de ses parents, eux-mêmes artisans : sa mère, travaille le tapa et son père est sculpteur sur bois. Après une longue vie en France, un mariage et des enfants, Vehine revient sur sa terre natale en 2007. C’est à partir de cette année qu’elle décide, à l’image de ses parents, de devenir artisane à plein temps. “J’aime ce que je fais car c’est une passion. J’ai envie de continuer ce que ma mère m’a appris étant petite“, raconte-t-elle. 

Aujourd’hui, âgée de 66 ans, Vehine confectionne seule ses produits. Des colliers de graines typiques des Marquises comme les koku’u (graines de savon) ou les pōniu (graines réglisses), qu’elle associe avec de la nacre. “Je suis la seule à faire ce modèle-là“, murmure-t-elle. Vehine fabrique également des tapisseries à base de tapa, l’une des spécificités de Fatu Hiva. En plus, elle propose des sacs à main et en bandoulière qui mélangent traditionnel et modernité, et une multitude d’objets uniques. “Les produits que je vends le plus sont les petits sacs et les colliers de graines avec la nacre“, souligne-t-elle.

Un savoir-faire qui lui est propre

Grâce au savoir-faire qui lui a été inculqué par ses parents, Vehine a sa propre technique pour confectionner ses différents produits. Par exemple, pour un collier, il lui faut au moins une demi-journée. “C’est le perçage des graines qui prend du temps car elles sont rigides. Une fois que je les ai triées et percées, j’assemble le tout pour créer de magnifiques bijoux qui représentent la culture de mon archipel”.

(Photos : LC/LDT)

Pour les sacs, le processus est différent car elle n’utilise plus des graines mais du tapa (Ndlr : une étoffe végétale fabriquée à partir de l’écorce interne du mûrier). Une fois que le tapa est bien travaillé, je le met à sécher au soleil pendant une journée entière. Lorsqu’il est prêt, je le découpe et je dessine les motifs polynésiens. Je modèle le tapa afin qu’il ait la forme du sac. Puis, je plastifie le tout pour le protéger. À l’intérieur, j’ajoute de la tarlatane (Ndlr : étoffe de coton à tissage très lâche)”, détaille-t-elle.

(Photos : LC/LDT)

“À quand un fare artisanal à Fatu Hiva ?”

Fatu Hiva est la seule île des Marquises n’ayant pas de fare artisanal. “Nous ne demandons que ça“, espère Vehine. La seule occasion d’exposer ses confections est lorsque le navire de croisière Aranui accoste l’île. “Nous nous installons, déchargeons nos affaires, portons nos tables tous les jours. Nous sommes fatigués. Nous voulons une salle où nous pouvons laisser nos affaires toute l’année. Cela facilitera le travail des artisans de Fatu Hiva“, explique-t-elle.

Quant à ses prix, Vehine précise qu’elle est “restée correcte“. “Ce sont des produits qui sont déjà chers. Je ne peux pas aller au-delà je préfère continuer à proposer des tarifs abordables“, dit-elle. En attendant, Vehine expose à Māma’o jusqu’au 26 novembre, date de clôture du salon. Vous pourrez découvrir de vos propres yeux l’authenticité de l’île de Fatu Hiva.