Vigilance orange à Teahupo’o : quelques vagues avant l’arrêté

Les riders ont pu profiter du spot en toute liberté jusqu'à midi (Photos : ACL/LDT).
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« Ce n’est pas encore énorme »

Après l’archipel des Australes, la majeure partie du territoire a été placée en vigilance orange pour forte houle de sud-ouest, ce samedi 29 avril 2023, à 9h30. La veille, un arrêté du haut-commissariat annonçait l’interdiction des activités nautiques à des horaires localisés. À Teahupo’o, la nouvelle est tombée comme une sentence à compter de samedi, midi, bien avant le pic prévu en fin de journée. La houle était déjà au rendez-vous dans la passe de Hava’e depuis vendredi, et les surfeurs aussi. Naiki Vaast, Vahine Fierro, Eimeo Czermak et Matahi Drollet s’étaient notamment illustrés.

Ce matin, en revanche, il fallait être patient pour apercevoir les bombes tant attendues, la houle s’élevant progressivement. « Il y a quelques vagues, mais ça vient doucement. Ce n’est pas encore énorme, mais il y a quand même de belles vagues qui commencent à arriver », confie notre capitaine du jour, Haunui Faraire, accueillant principalement des touristes et quelques photographes à bord de son bateau. « Il y a de plus en plus de monde depuis l’annonce des JO. On doit faire attention à ne pas trop se coller aux autres embarcations. Je suis un peu déçu, c’est sûr, mais si l’État estime que c’est dangereux pour le public, je respecte. À midi, je rentre : je n’ai pas envie de payer l’amende », poursuit-il, renonçant ainsi à embarquer d’autres clients.

« Une distinction à faire » entre le public et les pros ?

Avant midi, une vingtaine de surfeurs et bodyboardeurs locaux et internationaux étaient à l’eau sous le regard des spectateurs et l’objectif des photographes et des caméramen. Ce n’était pas l’ambiance des grands jours. D’ailleurs, pas de tow-in (surf tracté) ce matin : les riders pouvaient encore s’élancer par leurs propres moyens. Côté locaux, le bodyboarder de Taapuna, Tahiri Tehei, était particulièrement d’attaque, et Poto, alias Vetea David, s’est offert une session de stand-up paddle. Côté internationaux, le surfeur américain Nathan Florence a saisi de belles vagues avec sa caméra embarquée.

Arrivée de la gendarmerie à 12h15.

À 12h15, un bateau de la gendarmerie nationale était sur site pour évacuer les embarcations et les surfeurs, mais comme à chaque fois, certains auront probablement du mal à résister à l’appel de la houle. Un capitaine nous confiait plus tôt qu’une interdiction à l’intention du grand public par mesure de sécurité et compte tenu des risques était légitime, mais que du point de vue de nombreux professionnels du secteur (surfeurs, photographes et vidéastes), dont le métier consiste précisément à charger les plus grosses vagues du monde, cette même interdiction apparaissait comme « injuste ». « Il y a peut-être une distinction à faire entre ces deux catégories de personnes », suggère notre interlocuteur à l’occasion de cette première vigilance météorologique de la saison, pour laquelle les services de sécurité civile et publique de Taiarapu-Ouest restent en alerte jusqu’à dimanche midi.